Contrat pédagogique et contrat didactique

Publié le par saoussen dkhil

Contrat pédagogique et contrat didactique

Un contrat didactique est un contrat qui se tisse entre le professeur et les élèves en relation avec le savoir par des mécanismes implicites. Ce contrat fixe les rôles, places et fonctions de chaque partie. Il fixe les activités attendues du professeur comme des élèves, les places respectives de chacun au regard du savoir traité et même les conditions générales dans lesquelles ces rapports au savoir évolueront au cours de l'enseignement. (Joshua, Dupin). Le contrat didactique agit comme un facteur d'équilibre entre professeur, savoir et élève.

Le contrat pédagogique relève de l'organisation de la classe et des habitudes de travail tandis que le contrat didactique concerne la construction et la transmission des savoirs.

Deux définitions :

Contrat pédagogique

Le contrat pédagogique est constitué de l'ensemble des règles de vie en vigueur dans une classe. La nature de ce contrat n'est pas liée à une discipline enseignée.

Contrat didactique

Le contrat didactique est le résultat de la négociation des rapports établis explicitement et/ou implicitement entre un élève ou un groupe d'élèves, un certain milieu et un système éducatif, aux fins de faire approprier aux élèves un savoir constitué ou en voie de constitution.

Le contrat didactique n'est pas toujours explicite, ce n'est pas une volonté de l'enseignant. On remarque que les meilleurs élèves ne sont pas nécessairement ceux qui maitrisent le savoir. L'enjeu est de distinguer ce qui est de l'ordre d'une véritable compréhension et ce qui est de l'orde du contrat didactique.

Il existe un changement de contrat quand on passe du secondaire au supérieur par exemple. Il s'en forme toujours un. La classe ne peut fonctionner sans l'existence d'un contrat didactique. L'effet le plus néfaste du contrat didactique est que l'élève ne cherche pas à apprendre mais à faire plaisir au professeur pour avoir une bonne note. Le contrat didactique a comme conséquences une perte de sens.

Réactions par rapport à l'exercice sur le triangle :

Mais que veut le professeur?

Faut-il parler des longueurs, des aires?

136,5 est différent de 136 donc les trois points ne sont rien. Les élèves ont l'habitude que les point soient alignés, sinon ils ne sont rien.

C'est un exercice très ouvert qui permet de beaucoup faire réfléchir l'élève, de considérer toutes les manières d'aborder le problème. Le professeur doit être ouvert dans la correction de l'exercice, il y a plusieurs solutions possibles. Cela permet au professeur de voir ce que les élèves pensent, comment ils réfléchissent.

L'élève cherche à comprendre le plus possible le contrat qu'il y a entre le professeur, l'activité et lui-même.Ceci favorise l'enseignement mais ne garantit en aucun cas une réelle activité mathématique. L'élève se demande ce que veut l'enseignant et ne cherche pas à comprendre le problème. Il fonde ses stratégies sur une demande habituelle du professeur. Cet article parle de deux effets particuliers, l'effet Topaze et l'effet Jourdain.

L'effet Topaze:

Le professeur réunit des conditions qui permettent la réponse attendue sans que l'élève n'ait eu à investir le moindre sens.

Exemple : des moutonssss

L'effet Jourdain :

Pour éviter un débat de connaissance avec l'élève, et éventuellement un constat d'échec, le professeur accepte de reconnaître come l'indice d'un savoir ou d'une démarche authentiques, une production ou un comportement de l'élève qui ne sont en fait que des réponses ayant des causes banales.

Exemple d'exercice : Soit 20 bonbons à répartir entre 5 enfants.Combien de bonbons chaque enfant va-t-il avoir?

Le professeur veut se servir de cet exercice pour faire découvrir la division. Malheureusement, les élèves pour résoudre le problème, n'utiliseront peut-être pas les mécanismes de division pour résoudre ce problème, ils préfèreront distribuer les bonbons un par un. Il faudrait un plus grand nombre de bonbons pour éviter l'erreur de contrat didactique.

l'effet topaze, défini par Guy Brousseau par référence à la pièce de Marcel Pagnol où le maître dicte : "des moutons...des moutons... moutonss. Je dis moutons. Etaient... étaieunnt. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas qu'un moutonne. Il y avait plusieurs moutonsse." Il ne s'agit plus de comprendre et connaître le pluriel, mais d'entendre les sons. Dans l'effet Topaze, le maître négocie l'adhésion de l'élève en transformant complètement la tâche. Il prend à sa charge l'essentiel du travail. Les connaissances nécessaires pour produire la bonne réponse ne sont plus les mêmes, au point que le savoir visé disparaît.

L'effet jourdain, défini par Guy Brousseau, et baptisé par référence à la scène du Bourgeois Gentilhomme de Molière, où le maître de philosophie "enseigne" ce que sont les voyelles et la prose. Il remplace un savoir (l’orthographe, ce que sont les voyelles) par un comportement ("le A se forme en ouvrant fort la bouche" etc.) et laisse croire à l’élève qu’il a acquis un savoir. C’est une forme d’effet Topaze .

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